Les principes actifs qui confèrent leur efficacité aux plantes médicinales peuvent être localisés dans les différentes parties de chaque plante (racines, feuilles, fleurs, etc.). Avant de se décider à se lancer dans la phytothérapie à domicile, il faut impérativement demander l'avis d'un spécialiste car certaines plantes peuvent être toxiques voire mortelles.
La phytothérapie : l'essentiel
On distingue deux types de phytothérapies dont la phytothérapie traditionnelle qui se base sur l'utilisation empirique des plantes et la phytothérapie fondée sur des recherches scientifiques. Les médicaments phytothérapeutiques proposés sur le marché contiennent des principes actifs de plantes, extraits et isolés à l'issue de ces recherches. Ils sont par la suite fabriqués sous forme de gélules, de suppositoires, de comprimés, de sirop, de lotions ou d'inhalations.
La phytothérapie symptomatique, quant à elle, combat les signes d'une maladie tandis que la phytothérapie de drainage agit au niveau de certains organes, surchargés par une mauvaise alimentation ou par une vie déréglée. La phytothérapie de terrain utilise des plantes qui induisent un effet de frein ou d'accélération sur les glandes ou sur le système nerveux. Par exemple, en cas d'insuffisance thyroïdienne, la médecine classique va la plupart du temps prescrire l'hormone manquante tandis que les plantes vont permettre à la thyroïde d'en fabriquer plus.
La phytothérapie tient une grande place dans le traitement des troubles d'origine fonctionnelle comme l'insomnie, les nausées et les vomissements, le diabète et les troubles circulatoires. Elle n'est pratiquement pas efficace et même déconseillée contre les infections aiguës dont le meilleur traitement reste les antibiotiques.
La phytothérapie à domicile
Pour réaliser un remède à base de plantes, quelques notions fondamentales doivent être connues. Tout d'abord, il faut savoir que la teneur en principes actifs des plantes varie au cours de l'année. C'est pourquoi il est primordial de se renseigner sur la période propice pour récolter telle ou telle plante afin de bénéficier pleinement de ses vertus thérapeutiques. Au moment de la récolte, veiller à ce que la plante ne comporte aucune trace d'humidité, et à tout prix éviter de récolter par temps de pluie. Ensuite, choisir des plantes en bonne santé avec des feuilles sans trace de moisissure ou autres parasites. Enfin, éviter de récolter des plantes dans un endroit pollué et surtout ne cueillir que le strict nécessaire par respect pour l'environnement.
Une fois la plante cueillie, on peut soit utiliser la plante entière soit une partie seulement. Quant aux plantes les plus utilisées, on en dénombre plus d'une trentaine dont l'eucalyptus, le thym, le romarin, le genévrier, l'olivier, le coquelicot, le cyprès, la sauge, la lavande et le bouleau. En ce qui concerne le mode de préparation, il peut s'agir d'une infusion, d'une décoction, d'une macération, etc. Cependant, quelle que soit la méthode de préparation choisie, ne jamais utiliser un récipient en métal nu mais préférer un récipient en porcelaine ou en verre. Pour les préparations qui nécessitent une ébullition prolongée, il est conseillé d'utiliser une casserole émaillée.
Pour réaliser une décoction, verser les parties de la plante à utiliser dans de l'eau froide puis porter le tout à ébullition. Maintenir l'ébullition jusqu'à réduction du volume d'eau initial au tiers ou à la moitié. La solution obtenue peut être bue chaude ou froide. En ce qui concerne l'infusion, seule l'eau est portée à ébullition. En effet, il faut préalablement déposer les extraits de la plante dans une tasse puis la remplir d'eau chaude. Attendre ensuite 5 à 10 minutes en prenant soin de couvrir la préparation afin d'éviter l'évaporation des principes actifs volatiles.
La macération consiste à maintenir un contact prolongé à froid entre un liquide et les parties de la plante à utiliser. Ce liquide peut être de l'eau, du vin, de l'huile ou même de l'alcool. Quelques heures voire quelques jours sont nécessaires pour obtenir une bonne concentration de principes actifs. Ensuite, filtrer la préparation obtenue et consommer dans les douze heures qui suivent pour éviter le rancissement. La teinture mère est une variante de la macération. Le liquide utilisé est l'alcool à 60° et la durée de la macération peut atteindre 5 semaines. La préparation obtenue peut être conservée pendant 4 ans ou même plus pour certaines plantes.
