Mesurer l'indice de masse corporelle (IMC) : pour prévenir les maladies liées à une alimentation déséquilibrée

L'indice de masse corporelle (IMC) ou indice de Quételet, nom de son inventeur, est une valeur qui permet d'évaluer la corpulence d'un individu et partant de son état nutritionnel. Il permet de définir les risques encourus par une personne qui présente un IMC trop faible ou trop élevé, mais pratiquement il est surtout destiné à mesurer les risques d'obésité ainsi que ses conséquences aussi bien chez l'enfant que chez l'adulte.

Le rôle principal de l'IMC est de mettre en parallèle le poids et la taille d'un individu pour déterminer sa morphologie (normal, maigre, en surpoids, obèse), car il est évident que le poids à lui seul ne suffit pas pour juger de la corpulence d'une personne. Par exemple, une personne qui pèse 75 kg pour 1,60 m est en surpoids tandis qu'une autre qui mesure 1,75 m pour le même poids ne l'est pas.

Principe de l'IMC

L'IMC donne uniquement un aperçu sur l'état morphologique général d'une personne. Un IMC élevé augmente le risque d'apparition de certaines pathologies telles que les accidents vasculo-cérébraux (AVC), l'hypertension artérielle, l'insuffisance cardiaque, le diabète, l'infarctus du myocarde, l'arthrose, etc. Pour avoir une idée plus précise sur l'état de santé, il faut considérer d'autres facteurs comme la tension artérielle, le taux de cholestérol, la glycémie ou plus simplement le tour de taille.

Au début, l'interprétation de l'IMC n'était valable que pour les adultes âgés entre 18 et 65 ans. De nos jours, des diagrammes établis par des spécialistes permettent de suivre la croissance des enfants et des adolescents de 0 à 18 ans. Pour les personnes de plus de 65 ans, il n'existe pas de consensus pour définir l'état d'obésité. De plus, l'interprétation de l'IMC peut être erronée chez les sportifs de haut niveau dont la masse musculaire est imposante. En effet, pour un même volume, les muscles ont un poids plus important que la graisse. Ainsi, les sportifs peuvent avoir un IMC élevé tout en étant en pleine forme. Logiquement, l'interprétation de l'IMC d'une femme enceinte n'est pas non plus valable.

Comment calculer et interpréter l'IMC ?

Le calcul de l'IMC est très simple car il suffit de diviser le poids en kg par le carré de la taille en mètre. Par exemple, un adulte de 1,75 m et pesant 80 kg peut calculer son IMC ainsi : 80/1,75 x 1,75 = 80/3,062 = 26,12. D'après le tableau d'interprétation dressé par l'OMS, cet individu se trouve en léger surpoids. Dans son cas, un IMC normal (corpulence normale) est compris entre 18,5 et 24,9. Entre 16,5 et 18,5, l'individu est considéré comme maigre. En dessous de 16,5, il se trouve dans un grave état de malnutrition. D'un autre côté, un surpoids est déclaré pour une IMC située entre 25 et 30. L'état d'obésité, en fonction de l'IMC, est classé en 3 catégories. Il est modéré entre 30 et 35, sévère entre 35 et 40, et morbide au-dessus de40.

Pour les enfants et jusqu'à l'âge de 18 ans, la méthode de calcul est la même que chez l'adulte mais l'interprétation est différente. Par exemple, une fillette de 9 ans mesurant 1,10 mètre et pesant 20 kg, présente un IMC de 16,5 (20/1,10 x 1,10 = 20/1,21 = 16,52). Pour un adulte, un IMC de 16,5 révèle une maigreur extrême proche de la dénutrition. Cependant, il faut également se référer au diagramme d'interprétation des IMC pour les enfants. Ainsi, selon ce diagramme, cette fillette présente une croissance tout à fait normale. Notez que les diagrammes de croissance des enfants (filles et garçons) sont disponibles sur les sites Internet consacrés à l'IMC des enfants.

IMC et vie quotidienne

L'IMC est un outil sans précédent dans la vie quotidienne de chaque individu. Dans le mannequinat, par exemple, certains pays comme l'Espagne n'autorisent pas les mannequins femmes à participer aux présentations de mode si leur IMC est au-dessous de 18, car selon l'OMS, une femme qui possède un IMC inférieur à 18 met sa santé en danger. Cette mesure destinée à lutter contre l'anorexie pourrait être appliquée dans tous les pays de l'Union européenne.

Chez l'enfant, le suivi de l'IMC permet d'évaluer les risques d'obésité ultérieure. L'IMC augmente régulièrement pour diminuer vers l'âge de 4-5 ans sans qu'il n'y ait rien d'anormal. Vers 6 ans, l'IMC augmente de nouveau, c'est ce qu'on appelle le « rebond d'adiposité ». Si ce rebond intervient trop tôt, le risque d'obésité est plus important chez l'enfant.

Puisqu'elles n'ont pas le droit de demander à leurs clients leur taux de cholestérolémie ou leur tension artérielle, certaines compagnies d'assurance, notamment américaines, utilisent l'IMC pour évaluer les risques de survenue d'AVC chez leurs clients et adapter ainsi les primes que ces derniers doivent payer pour leur assurance.